Bande dessinée et écritures du soi : Amères saisons, d’Etienne Schréder, un roman autobio-graphique

Le présent texte est un travail de recherche/exposé élaboré dans le cadre du module « Ecritures du Moi », dans le cadre du master spécialisé « Didactique, Littérature, Langue, Art et TICE » au Laboratoire « Littérature, Art et Ingénierie Pédagogique » à l’Université Ibn Tofail, Kénitra. Avril 2021.


Introduction

Longtemps reléguée au rang de sous-culture, la bande dessinée a fini par s’imposer d’abord comme un art graphique à part entière, bénéficiant d’un classement en 9ème rang par rapport aux autres arts, et ensuite comme une forme nouvelle de littérature. Le présent travail ne s’attardera pas sur l’histoire de la bande dessinée (ou BD) ni sur l’évolution de son marché actuel dans le monde entier. Nous entreprenons aujourd’hui d’approcher le concept la bande dessinée autobiographique (ou autobio()graphique pour souligner le caractère scripto-iconique de ce médium) à travers l’oeuvre d’Etienne Schréder, bédéiste belge connu pour sa longue collaboration artistique sur la série Blake et Mortimer, mais surtout connu pour son roman autobiographique en bande dessinée intitulé “Amères saisons”.

Nous allons donc dans un premier temps tenter de définir ce format de narration figurative qu’est le roman graphique. Ensuite, nous allons présenter l’ouvrage autobiographique de Schréder et nous allons le soumettre au crible des concepts de l’écriture du soi, du pacte autobiographique, du contrat de lecture à la lumière des différentes réflexions menées sur le sujet dans le cadre de notre module. Nous ne manquerons pas de fournir des illustrations authentiques extraites de l’œuvre, afin d’exemplifier les concepts cités. Par moments aussi, nous citons des extraits d’interview qui renseignent mieux sur les intentions de l’auteur.


Le roman graphique : un nouveau format de BD

Le roman graphique est un format qui puise à la fois dans la littérature et la bande dessinée. Il représente un réel tournant dans l’histoire des bandes dessinées car il a rompu avec la tradition de “sérialisation” des aventures des héros dans les premières bandes dessinées. Il a apporté aussi une certaine dimension de “sérieux” à une production qui a longtemps était identifiée au divertissement et à l’humour. 

Selon Thierry Groensteen, historien et fondateur des Editions de l’An 2, une définition du roman graphique n’est pas une entreprise facile. Mais il affirme que ce format rompt vraiment avec ce concept de sérialité et “propose des œuvres autosuffisantes”. C’est un format de livre dessiné dont le nombre de pages se compte désormais en centaines, alors qu’un album de série n’en compte que 48 à 62. Un tel volume de pages accueille donc “des intrigues plus complexes”, avec des “temporalités plus longues, des personnages plus fouillés” et “des moments contemplatifs” aussi.

L’Américain Will Eisner est considéré comme le père du roman graphique, avec son œuvre Un pacte avec Dieu, en 1978. C’est le premier à avoir revendiqué ce genre en inscrivant la mention «A graphic novel» sur la couverture d’une bande dessinée, ouvrant ainsi le chemin à cette forme d’expression artistique à part entière vers les tables des libraires à côté des nouveautés littéraires. 

Dans le roman graphique, l’auteur dispose d’une plus grande liberté créatrice. Il n’est, dès lors, plus soumis aux contraintes de la bande dessinée dite classique. Il a davantage le droit d’accorder plus d’importance au texte ou au dessin selon son intention artistique. D’ailleurs, le roman graphique est le fruit d’une certaine ambition artistique qui voudrait hisser le genre de la bande dessinée au rang d’œuvres complètes et “sérieuses”, dotées d’une esthétique ou le dessin est désormais conçu comme une écriture et non comme une illustration.


‘Amères Saisons”, un roman autobio-graphique

Amères Saisons est un roman graphique paru dans la collection Ecritures, une collection prestigieuse des éditions Casterman rassemblant des œuvres d’auteurs de grand talent. C’est d’ailleurs ce même éditeur qui, en 1975, fut le premier en France à lancer une bande dessinée en noir et blanc de plus de 170 pages, intitulée “Ballade de la mer salée” par Hugo Pratt. Cette publication inaugure alors une nouvelle ère du roman graphique en Europe.

“Amères saisons” est le récit où Etienne Schréder, auteur-narrateur-personnage, et dessinateur, nous livre une partie de sa vie. Ce pan de vie raconte son histoire faite de rupture soudaine d’une carrière, de basculement dans les rues, de rencontres fortuites, d’allers-retours en France et en Belgique au gré des vents, de cures de désintoxication et de rechutes… 

L’histoire :

Nous avons préféré garder l’intégralité du résumé de l’histoire que le site web Planète BD réserve à Amères Saisons, car les événements de l’ouvrage y sont présentés succinctement :

En 1979, Etienne Schréder travaille au greffe de la maison d’arrêt de Bruxelles. Il connaît son métier et le fait correctement, si tant est qu’un métier pareil puisse souffrir de quelque qualité. Néanmoins, son penchant pour l’alcool est de plus en plus clairement évoqué. Dans les couloirs ou dans la bouche de ses supérieurs, les remontrances sont ouvertement exprimées… Marié, père de deux enfants, divorcé, un boulot peu palpitant… Il suffira d’une suspicion de complicité, une transmission de correspondance pour un gars de la bande à Mesrine, pour que le directeur requiert sa révocation. Sauvé une première fois par un bon avocat, Etienne démissionne l’année suivante, lors d’une nouvelle «glissade», pour éviter une procédure longue au verdict couru d’avance. Son destin le mène presque logiquement dans la rue. Il s’y fait un véritable ami vagabond, « Goupil », avec qui il partage sa passion pour le mauvais vin. En sa compagnie et avec une poignée de marginaux, il quitte la capitale belge pour le sud de la France. Mai 1981, Mitterrand vient d’être élu, Etienne et Goupil sont en Avignon. Puis ce sera Marseille, Toulon, la manche une guitare à la main, les bastons et les cures de désintox qui s’additionnent, invariablement vaines…


Qui est Etienne Schréder ?

Étienne Schréder est né en 1950 à Anderlecht (Belgique). Il suit une formation de criminologue et travaille pendant cinq ans dans le milieu pénitentiaire. Contraint de quitter son travail en raison d’une dépendance à l’alcool, il mène une vie de vagabondage qu’il racontera dans deux bandes dessinées publiées chez Casterman, La Couronne en papier doré et Amères saisons. Il publie ses premières bandes dessinées en 1989 dans le mensuel (À suivre) puis décide l’année suivante de se consacrer à plein temps au dessin. Auteur d’une œuvre personnelle, Etienne Schréder est aussi le « collaborateur graphique » de plusieurs albums, notamment Souvenirs de l’éternel présent de François Schuiten et Benoît Peeters. Quand il n’est pas installé devant sa table à dessin, il aime jouer de la guitare. Il est aussi le responsable, avec Schuiten et Peeters, de la Maison Autrique située à Bruxelles, le premier édifice construit par l’architecte Victor Horta.


“Amères Saisons”, une écriture de soi?

Choix délibéré fait par les auteurs pour appuyer leur propre histoire, l’écriture de soi représente une fouille intérieure du personnage/auteur.

Etienne Schréder a opté pour le même choix, et il a décidé après une hésitation de 15 ans de procéder non seulement à l’écriture de son histoire, mais aussi à son illustration en bande dessinée. Pour ce faire, il a passé ces longues années à apprendre l’art de créer des bandes dessinées, ce qui lui a permis, chemin faisant, de se faire une place parmi les créateurs d’une série BD à succès : Blake et Mortimer.

La bande dessinée, désormais et officiellement 9ème Art, représente aussi selon certains critiques une certaine forme de littérature qui a ses propres codes, mais qui puise dans la littérature classique et “originelle” que nous connaissons. Elle dispose d’une syntaxe spécifique alliant l’image au texte et permet donc une énonciation qui dépasse le discours écrit, et met à contribution toute la force de l’illustration graphique.

Le choix de Schréder de la BD comme support pour son projet d’écriture n’est pas vide de sens. Si l’autobiographie est définie par Philippe Lejeune comme un “Récit rétrospectif en prose qu’une personne réelle fait de sa propre existence, lorsqu’elle met l’accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l’histoire de sa personnalité”, le roman graphique répondrait parfaitement à cette conception, à notre sens.

La bande dessinée est un genre de récit, alliant texte (prose et/ou plus rarement poésie) et dessin. C’est une technique de narration séquentielle qui permet de construire une trame narrative le long de ses vignettes (ou cases) et où les personnages s’expriment dans des bulles. 


Le pacte autobiographique dans Amères Saisons

L’identité du personnage

© Casterman / Écritures ; Paris, 2009

Dès la première planche du récit autobiographique de Schréder, ce dernier s’annonce en utilisant son prénom. Dans le premier cartouche au niveau de la toute première vignette, l’auteur écrit :

“Je m’appelle Etienne et je suis alcoolique…”

Le récit autobiographique de Schréder s’ouvre donc sur cette phrase qui en dit long sur ce qui va suivre dans le livre. Nous y retenons deux éléments spécifiques au genre autobiographique : la prise de parole à la première personne et l’intention de partager une thématique d’ordre intime avec le lecteur.

Au fait, tout est dit, ou presque. Le lecteur devine déjà un récit qui va faire le tour de la vie du personnage principal (ou au moins d’une partie de sa vie) et fournir des éléments de compréhension.

Quelques planches plus tard (planche 36), le lecteur est bien fixé sur l’identité de l’auteur-narrateur-personnage. En plein audience en révocation, son directeur prononce son nom en entier :

“Je constate qu’Etienne Schréder comparaît accompagné de deux avocats, ce qui est contraire au règlement”.

Cette déclaration faite dans un cadre institutionnel et juridique renvoie à une affirmation officielle de l’identité du protagoniste.

L’identité de nom, selon Lejeune, est donc établie ici de “manière patente”. Un premier contrat d’identité est ainsi scellé entre l’auteur et le lecteur par le nom propre.

© Casterman / Écritures ; Paris, 2009


La coïncidence auteur-narrateur-personnage … et dessinateur.

Le long du roman graphique “Amères saisons”, Etienne Schréder parle à la première personne du singulier, en s’énonçant et s’annonçant avec un JE catégorique (récit autodiégétique), renforcé déjà par le procédé de prise de parole dans la bande dessinée. Le texte dit par les personnages est justement inscrit dans des bulles qui attestent de l’authenticité des propos des protagonistes. 

Double page 87-88

Une technique intéressante, à notre sens, spécifique à l’art de la BD, a permis de dévoiler clairement cette coïncidence auteur-narrateur-personnage, en mettant en corrélation le contenu des cartouches et des bulles.

La planche 87 commence par un cartouche qui contient une indication spatiale : “Dans un village perdu du midi de la France”.

La deuxième vignette est agrémenté d’un second cartouche (au masculin) avec la phrase suivante : “Une petite école qui donne envie de tout recommencer.” Il est à préciser que le contenu de ces cartouches correspond aux propos du narrateur.

Plus loin sur la planche 88, le personnage (Étienne) prononce la phrase suivante : “Tout recommencer?”. Nous assistons à une démonstration et d’une preuve que le narrateur et le personnage principal de cette autobiographie se confondent.

© Casterman / Écritures ; Paris, 2009

© Casterman / Écritures ; Paris, 2009


Les faits historiques (véracité des événements)

Du point de vue du pacte autobiographique de Philippe Lejeune, 

Les faits évoqués dans le premier chapitre du récit de Schréder sont vérifiés historiquement. 

Sur la double page 12-13

Étienne raconte la nuit de sa garde au greffe de la maison d’arrêt où il travaillait. Il reçoit un appel du commandant du poste de gendarmerie au palais de justice, qui lui annonce l’évasion de François Besse, un bandit français connu pour ses tentatives d’évasion réussies. L’affaire Besse existe vraiment et les événements sont racontés pour l’été 1979. Il y a coïncidence avec les événements réels.

Planche 51

Indication historique : 

“Nous sommes en mai 1981 François Mitterrand est le nouveau président de la République française. Voilà à peine quatre jours que nous avons quitté Bruxelles…”

© Casterman / Écritures ; Paris, 2009


Un contrat tacite de lecture 

En recourant aux éléments qui ont précédé, l’auteur (Schréder, en l’occurrence) établit de façon implicite un contrat de lecture par lequel le lecteur sait d’emblée qu’il est face à un récit autobiographique où les événements ne relèvent pas nécessairement de la fiction.

Endosser et assumer son identité réelle, situer les événements de son histoire avec des jalons historiques vérifiés, … ce sont là des éléments qui confortent l’idée que le pacte autobiographique existe bel et bien dans ce récit en bande dessinée.

Extrait d’interview de Schréder :

Je me suis interrogé pendant quinze ans sur la pertinence de raconter mon histoire, et aussi sur la forme que prendrait ce récit. Je voulais que cette histoire soit une vraie BD, avec un début, un milieu et une fin. Et j’oserai même dire, avec un certain suspense. Le lecteur devait percevoir la sincérité du propos, et s’intéresser au personnage. Il me fallait trouver l’approche la plus juste pour intéresser le lecteur non averti au problème de l’alcoolisme.

La mémoire dans le roman autobiographique de Schréder

Nous savons qu’une autobiographie n’est jamais fidèle au réel et qu’il arrive fréquemment que les fluctuations de la mémoire, les « trous noirs » selon l’expression de Patrick Modiano, soient comblés par l’imaginaire.

Dans le cas de Schréder, le récit autobiographique se fait de manière plutôt ciblée. Il dévoile une certaine chronologie, certes. Mais il opère une sélection des événements à raconter, certainement pas de façon consciente. Il s’agit d’une période de 4 années de vagabondage.

Les trous ou les ellipses présents au niveau de son récit seraient principalement dues à deux facteurs :

  • L’abus d’alcool durant la période racontée aurait occasionné des oublis de la part de l’auteur ;
  • L’intention de l’auteur de ne pas se remémorer, et de passer sous silence, certains souvenirs “difficiles”. Étienne Schréder en a parlé à l’occasion d’interviews avec des magazines et sites web spécialisés en BD.

Planche 121

Etienne Schréder décide de se représenter à plusieurs reprises durant son récit autobiographique en bande dessinée sous forme de silhouette noire sur laquelle on ne distingue que ses lunettes à la forme spécifique. C’est certainement un choix esthétique qui remplirait une certaine fonction voulue par l’auteur-dessinateur.

La représentation en silhouette rejoindrait l’idée de souvenirs diffus ou sciemment occultés. 

© Casterman / Écritures ; Paris, 2009

© Casterman / Écritures ; Paris, 2009

© Casterman / Écritures ; Paris, 2009

© Casterman / Écritures ; Paris, 2009

Étienne fait exprès de doter son histoire de deux fins. Sur la page 219 une seule vignette au milieu représente un verre d’alcool supposé être le dernier que notre personnage va boire. Étienne précise : nous sommes le 15 janvier 1984. Demain j’aurai 34 ans.

Tout de suite sur la page suivante il s’agit du 25 août 2007 : une ellipse temporelle importante. Sur la planche 220 Étienne reprend son histoire en disant :  j’ai menti en disant que ce verre du 15 janvier 1984 serait le dernier.  j’ai menti pour faire une belle fin.

Extrait d’interview de Schréder :

Mes silences correspondent à l’inexprimable, à ce qui aujourd’hui encore est douloureux. Ce n’est en aucun cas la marque d’une autocensure.


L’illustration graphique au service du récit autobiographique en bande dessinée

La couverture du roman est illustrée par une vignette qui se situe au niveau de la planche à la page 66.  

Le dessin sur cette double page 66-67 met en scène Étienne dans un état d’ébriété et de “désintégration” progressive. On voit Étienne sur la première vignette dessinée de façon quasi normale mais au fur et à mesure qu’on se déplace dans la lecture des deux pages, il devient d’abord une silhouette qui se découpe du décor, puis se désintègre en tranches qui s’éparpillent.

© Casterman / Écritures ; Paris, 2009

Nous constatons que le procédé d’illustration permis par la bande dessinée participe à la narration de l’état d’âme du personnage avec peu de texte. Le style de dessin noir et blanc spécifique au roman graphique constitue donc une nouvelle forme d’écriture par l’image.

Extrait d’interview de Schréder :

Mais c’est le noir et blanc qui l’a emporté. C’était d’ailleurs la couleur de mes souvenirs de boisson. Je ne sais toujours pas si l’adjonction de gris dans Amères Saisons était nécessaire.

En termes de mise en page, par moments, Étienne Schréder change de police d’écriture. Certes, tout le lettrage du roman est fait à la main à la traditionnelle en BD, en majuscules. Mais, Étienne a consciemment choisi de placer certains passages en minuscules italiques dans des encadrés spécifiques et qui correspondent à de courts moments d’introspection.

Double page 114-115

Étienne décrit ses séances de cure de dégoût. Il  les compare à des exécutions publiques auxquelles les autres patients concernés par l’alcoolisme sont  invités à assister. Étienne affirme : j’ai toujours été opposé aux exécutions publiques.

© Casterman / Écritures ; Paris, 2009


L’intertextualité dans “Amères saisons”

Durant certains moments de son introspection et de son voyage intérieur dans ses souvenirs lointains, Schréder invoque certains passages d’Arthur Rimbaud.

Pages 28 29

Notre barque élevée dans les brumes immobiles tourne vers le port de la misère, la cité énorme au ciel taché de feu et de boue. Poème Adieu.

Des humains suffrages, Des communs élans. Là tu te dégages. Et voles selon. Poème L’éternité.

Ce n’est pas la première fois que la Bande Dessinée emprunte à la littérature. Les auteurs de bandes dessinées sont essentiellement des lecteurs d’œuvres littéraires, depuis leur passage à l’école jusqu’à leurs lectures délibérément choisies. Cela enrichit sans doute toute création bédéique que de mettre à contribution de textes littéraires majeurs.


Conclusion

Au terme du présent travail de réflexion, nous aurons tenté d’approcher l’œuvre d’Etienne Schréder sous le signe des écritures de soi. Si le roman autobiographique dans son acception la plus classique a fait ses preuves dans ce sens, la bande dessinée qui cherche toujours à s’affirmer et revendiquer une certaine “littérarité” semble bien s’inscrire dans les considérations conceptuelles instaurées par des auteurs comme Philippe Lejeune.

Nous pensons que la bande dessinée, et plus particulièrement le roman graphique, activerait les mêmes réflexes de réception chez les lecteurs en comparaison avec les œuvres d’écritures du soi produites à ce jour.


Annexes 

Philippe Lejeune à propos de la bande dessinée autobiographique

Dans une conférence intitulée « Écrire sa vie”, à Limoges, P. Lejeune parle brièvement de bande dessinée autobiographique ou encore d’autobiographie en bande dessinée.

“J’ai lu Marjane Satrapi. Qui aurait dit que jamais Tintin et Milou pourraient aboutir à une autobiographie?” Maintenant, Il y a des autobiographies comme celle de Fabrice Nau ou d’autres, des autobiographies en bande dessinée mais absolument merveilleuses. Les arts de l’image ont viré vers l’autobiographie”

Extrait d’un interview de Schréder :

Vous portez un regard lucide sur votre perdition, votre égarement. Mais n’éprouvez-vous pas une certaine nostalgie sur la solidarité de la rue ?

Je ne crains pas d’affirmer que la solidarité de la rue est une fiction. « La misère n’est pas partageuse » comme l’écrivait Patrick Declerck dans Les Naufragés, un livre que je recommande à tous ceux qui s’intéressent à la question. Il y a une forme de romantisme dans Amères Saisons. Bande dessinée oblige, j’ai sciemment choisi de raconter quatre années de ma vie durant lesquelles l’alcool peut sembler une aventure de grand chemin. Mais la réalité dépasse encore ce que j’ai pu raconter et envers quoi je n’éprouve pas la moindre nostalgie. Heureusement ! Je suis étonné que le contraire puisse transparaître. Le côté positif de ces amères saisons, de cette période, c’est que j’en suis sorti non seulement vivant, mais prêt à vivre autrement.


Références bibliographiques et webographiques

Etienne Schréder, Amères saisons, Collection Ecritures, Casterman, 2008.

Philippe Lejeune, Le pacte autobiographique, Éditions du Seuil, 1975, 1996

Qui est Etienne Schréder?

https://la-ribambulle.com/schreder-etienne/

Interviews Etienne Schréder

http://www.sceneario.com/interview/etienne-schreder-pour-ameres-saisons_SCHRD.html

https://www.actuabd.com/E-Schreder-Tout-alcoolique-eprouve-le-besoin-de-se-raconter-ailleurs-que-dans-le-cadre-d-une-therapie

https://www.generationbd.com/interviews/19-reportages-vid/5824-interview-des-auteurs-de-blake-mortimer.html

A propos d’Amères saisons

https://www.planetebd.com/bd/casterman/ameres-saisons/-/4882.html

par Benoît Cassel, membre de l’ACBD, Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée, créée en 1984 en France.

https://www.actuabd.com/Ameres-Saisons-par-Etienne-Schreder-Casterman

https://www.benzinemag.net/2008/02/19/ameres-saisons-detienne-schreder/

https://www.bdgest.com/news-275-BD-les-ameres-saisons-de-schreder.html

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